02/09/2009
Un corps qui s'exprime !
" Tu as de la chance , ton corps s'exprime bien " voilà ce que je me suis entendu dire il y a quelques années , alors que je suivais une formation en PNL . C'est peut-être de la chance pour ceux dont le corps ne s'exprime pas du tout mais en ce qui me concerne , mon corps s'exprime un peu " fort" et me fait souffrir par moment le martyre .
Et là, je viens de vivre une crise "corporelle" . Il criait à nouveau ce corps . Parfois je me demande ce qu'il veut , qu'est ce que je lui ai fait pour qu'il rouspète à ce point . Cela se passe souvent la nuit . Il est complètement tendu , n'a plus envie de bouger . A nouveau , direction médecin en urgence . Le docteur m'a prescrit un relaxant musculaire , indiqué dans les scléroses en plaque .
Ah bon , voilà autre chose . Serais je tellement sclérosée dans mon esprit , que tout se bloque dans mon corps par moment ? Curieux, c'est ce que je remarque quand j'observe mon père et ses idées arrêtées ....mais de là , à ce que je sois aussi rigide que lui ...et que je l'ignore ? Il est vrai que je me surprends parfois à trouver mon compagnon très rigide aussi , rigoureux, et "calviniste" . Vous voyez d'où il vient ? ( pour ceux qui suivent ...). Mais j'aime une certaine rigueur, sachez le et j'en ai besoin aussi.
lMon compagnon est tout triste en ce moment et cela m'attriste de le voir ainsi . Mais je ne sais rien faire pour lui . C'est chaque fois ainsi quand il me voit dans cet état . Il m'a dit très gentiment : " si je pouvais prendre un peu de tes souffrances pour te soulager " et je vois comme cela lui fait mal . Alors j'ai encore plus mal de montrer une telle image de moi , je m'en veux parce dans ces moments de douleurs je suis complètement fermée et ne supporte plus rien , ni personne . Comme il me renvoie en miroir ma propre souffrance , je tourne en rond dans les douleurs . Et lui aussi quelque part, je suppose ( j'ose pas lui demander ).
J'ai lu que nous répétons le schéma de notre naissance , en permanence . Et bien moi, j'ai vu le jour contrainte et forcée de sortir du cocon maternel . Il a fallu me tirer au forceps et ce n'était pas une mince affaire, je résistais , semble t'il . Et bien le schéma de ma vie semble être le même . Toujours en résistance ! A chaque changement , même scénario ...bloquée de la tête au pied ! Et je résiste et je résiste .... au lieu de laisser couler la vie , et de vivre le moment tel qu'il se présente . C'est fou comme le corps peut garder en mémoire des informations , qu'il répète , répète ...jusqu'à ce que cela vienne à la conscience et qu'on agisse en conséquences sans doute .
Toujours cette foutue peur de partir , de sortir de mon cocon douillet ....et c'est mon corps qui le dit pour moi que j'ai peur . Parce que moi vous savez , je dis que j'ai peur de rien !!! Je fais la "forte" , celle qui n'a peur de rien . En fait, je me mens à moi-même en ne reconnaissant pas à quel point je suis vulnérable . Ou du moins à quel point une partie de moi , vulnérable, n'a pas été prise en considération et a été refoulée d'une manière ou d'une autre .
Je crois que mon corps a décidé de me remettre un peu à ma place et de me faire réaliser que je me "crois " plus forte que je ne le suis parce qu'il ne me passe plus rien . Une sensisibilité à fleur de peau ! Je suis toute en émotions, ce sont les mots justes pour me décrire, me disait le médecin . J'entends ma fille me dire " c'est d'un pathétique" . Ca m'agaçait quand elle disait cela .
Elle a raison , ma fille . Je suis pathétique , par moment . Mais que voulez vous , c'est pas si simple quand le corps s'exprime si fort . C'est vrai, je sombre alors dans le "pathétisme" . Pathos, ça veut dire souffrance , non ?
Avec ça , je vais quand même un peu mieux au moment où je vous écris, chers lecteurs .... et le fait d'écrire me fait du bien ...( vaut peut-être mieux exprimer par l'écriture , tout et n'importe pas , pourvu que ce soit exprimé , sorti du corps - mais alors pas sur un blog, je pense )
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Bon, je suis toujours en plaine suisse ...à 450 mètres d'altitude. Je suis descendue de mes hauteurs alpines mais pas encore arriver à destination . Ca c'est pour la fin de la semaine .
Encore un changement en perspective ! Mince, mon corps va encore se mettre à résister .
Vous savez quoi ? Je vais lui parler doucement à ce corps . Le préparer à ce nouveau départ . Lui dire que ce n'est pas si grave que ça ....de bouger , de vivre !!! Il doit y avoir une mémoire en moi qui se réveille systématiquement et qui "trouille à mort" à chaque séparation . Je vais prendre mon corps en main comme on prend un enfant par la main .
J'ai souvent oublié d'écouter mon corps .
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Je souris en tapant ce billet . C'est que ça va mieux, non ? - c'est aussi le corps qui s'exprime en riant . Il est curieux, non ? Il rit et il pleure en même temps . Il est peut-être content alors que je parle un peu de lui et de " nos" trouilles ? Chouette , je lui ai fait du bien en vous racontant nos malheurs, à lui et à moi . Oui, nous cohabitons tous les deux : l'un ne va pas sans l'autre .
Inutile d'essayer d'aller plus vite que le corps ne peut intégrer en fait . Tout le reste n'est que bluff et un jour ou l'autre , le corps se met à rouspéter de plus en plus fort .
(Je me dis en passant que je devrais changer l'intitulé du blog et mettre " les malheurs de Julie" .... ce serait peut-être plus près de ma réalité "corporelle" et "littéraire" )
Alice Miller écrit " le corps ne ment jamais " . Elle aussi elle a raison, je l'expérimente , à mes dépens .
11:20 | Lien permanent | Commentaires (2)
29/08/2009
Désalpage
Mon séjour en montagne touche à sa fin . Demain, nous descendons en plaine et allons retrouver une autre réalité . Nous passerons également de la campagne à la ville ! Puis quelques jours après , je reprends une autre route encore vers ce plat pays qui est le mien . Vous voyez où je veux dire ?
Toutes les bonnes choses ont une fin . C'est la vie , non ?
Depuis près de deux mois, je suis dans les Alpes Valaisannes , dans un environnement de rêve . Des sommets plein les yeux ! Sur les 41 montagnes de plus de 4000 mètres que comptent les Alpes valaisannes , 29 sont situées sur la commune où je me trouve . Déployés sur 300 degrés , cette couronne protège la station et ses environs des nuages et des précipitations . Nous bénéficions ici d'un micro-climat et sur les deux mois , nous avons eu quatre jours gris et pluvieux. Les autres jours , le soleil brillait et le Cervin prônait majestueusement , sans l'ombre de gros nuages qui viennent parfois le chatouiller ou l'envelopper .
Face à cette montagne majestueuse qu'est le Cervin et à l'heure du bilan je peux dire que c'est le" décrochage vacancier" qui m'a fait le plus de bien , tant sur le plan physique ( raison pour laquelle j'étais ici ) que moral ....et last but not least sur le plan relationnel . Mon compagnon et moi étions ensemble durant ces deux mois , presque 24H/24 . Et notre relation en sort grandie et renforcée . ( oui, oui, malgré tout ce que vous raconte sur mes doutes , par moment )
Quelques photos d'ici vous en diront beaucoup plus que tout ce que je peux bien vous raconter sur le coin . D'ailleurs je ne trouve pas les mots pour vous dire combien je me suis sentie en phase avec cette nature autour de moi . Chaque jour, nous partions en randonnée , chaque jour j'ai marché un minimum de 3 heures dans cette nature , j'ai nagé dans les lacs d'altitude quand la température nous le permettait Bref, j'ai fait le plein de tout ce que la nature avait à m'offrir . Dommage que je ne peux pas mettre un peu de cette nature dans mes valises pour redescendre en plaine . En tout cas, je la garderai dans un coin de ma mémoire pour y revenir à chaque fois que cela me plaira . Et puis il y a les photos, qui ravivent les émotions positives et les bons souvenirs !
Je vous laisse rêver avec moi !
22:05 | Lien permanent | Commentaires (3)
22/08/2009
divagations sur un sujet qui me tient à coeur
Publier un billet ? Ne pas publier ?
Si je me laissais vraiment aller , je publierais chaque matin un billet sur tout et son contraire .Parce que tant de choses me font réagir , dans un sens comme dans un autre . Et pourtant je ne le fais pas . Pourquoi ?
Parce qu'il me semble que j'appréhende les réactions, parce qu'il me semble que ce n'est pas sans conséquences de dire ce qui me choque ou me fait réagir .Que cela peut heurter les esprits des uns et des autres .
Et pour être souvent "heurtée" ( émotionnellement parlant) , je sais comme cela peut être "déstabilisant"
Parce que prendre position quand quelque chose nous choque , c'est prendre parti . Et prendre parti, c'est se mettre dans un camp en opposition à un autre camp, inévitablement.
Et que le meilleur gagne ! Comme en politique !
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Depuis quelques temps, je m'essouffle à ce jeu "politique". Je m'aperçois de plus en plus que dans chaque parti , chaque camp , il y a une part de vérité . Ce n'est jamais tout à fait noir, ni tout à fait blanc d'un côté comme de l'autre
Et à bien y réfléchir, je me suis aperçue que je pouvais très bien me mettre dans un camp, puis dans l'autre, selon l'humeur du jour . Que je n'avais pas vraiment de parti pris pour un camp bien déterminé , ni une religion , ni une culture .Mais bien pour une cause et un principe : c'est le principe de justice et la cause du plus faible .
Mais le plus faible dans le sujet qui m'intéresse ( la relation homme/femme) , est il bien celui que l'on pense ? C'est là où je commence de plus en plus à mettre en doute ma croyance à ce sujet . Et je me pose des questions ! Et le principe de justice ? C'est quoi exactement pour moi ? Seulement ce que je "crois " juste ? Mais si l'autre dit que c'est pas juste ce que moi je crois juste ? Lequel des deux est juste ? .
Je me rappelle une discussion avec un ami avocat qui m'avait dit que j'allais m'épuiser dans ma quête de justice si je ne distinguais pas le Droit et la Justice rendue par un homme . La Justice est faillible , m'a t'il dit , parce qu'elle dépend de la subjectivité d'une personne . Je crois au Droit , m'a t'il dit mais pas à la justice . Parce que le Droit, c'est la règle écrite noir sur blanc . Comme un règlement . C'est clair et net et ce n'est pas subjecti Quand le feu de circulation est rouge et que tu passes à rouge , t'es bel et bien passé à rouge . Tu as enfreint la règle . Un point c'est tout . Ca c'est pour le Droit . Que ce soit d'une seconde, ou de deux minutes , tu es passé à rouge et tu es amendable, au nom de la loi . Mais là, où ça se complique , c'est si tu es le fils du "patron" , par exemple . Est ce que le policier qui se trouve au carrefour , et qui est sensé faire respecter la loi , "osera" appliquer le droit en la matière ou bien "fermera t'il les yeux " parce c'est le fils du "patron" et qu'il craint de fâcher son supérieur ? Est ce la loi du plus fort qui l'emportera , par crainte ?
Je vous laisse y réfléchir ....moi , je dis que ce n'est pas évident du tout , et que le policier n'aura pas la même réaction si un simple quidam ou si c'est le fils du "patron" C'est ce que je crois du moins et cela n'engage que moi . Je ferme la parenthèse .
Le triangle infernal ?
Mon expérience de vie a fait que je me suis souvent confrontée aux hommes . Et que je réagissais au quart de tour verbalement , dès lors que je ressentais comme de l'intimidation ou de la domination masculine. Selon ma subjectivité, bien entendu . Et quand mes paroles avaient fait mouche , il m'est même arrivé de ressentir une jouissance , comme un sentiment de victoire . Je m'entendais dire " échec et mat" dans mon for intérieur . J'étais dans la lutte pour la libération de la femme !
La seule constante dans cette réactivité épidermique était que je prenais toujours le parti du plus faible , selon ma croyance . Je défendais la victime ! Il m'est apparu qu'inconsciemment, dans le sujet qui m'intéresse, je considérais toujours la femme comme une victime.
En ce moment je remets en question mon comportement . N'ai je pas la victimite aïgue , à force de réagir ? Mes réactions sont elles toujours adaptées et "justes" ? Mon comportement me paraît excessif . Il a été nécessaire à une époque, j'en suis sûre , de me défendre et de revendiquer la cause féminine . Mais là, n'est- il pas un résidu de peurs et de réflexes conditionnés de défense , hérités aussi des femmes blessées dont je suis issue ?
Depuis un certain temps, j'observe autour de moi , mes proches aussi . Et j'interroge des hommes et des femmes sur leurs ressentis à ce sujet . Et je me rends compte que les uns et les autres ne se comprennent pas . Chacun dans son camp est sur la défensive et s'imagine victime . Il y a la crainte de l'autre , d'une manière ou d'une autre ? La crainte de perdre sa place, la revendication de prendre sa place . L'un attaque , l'autre se défend et vice et versa .
Oupss...... on n'y arrivera jamais alors !
Honnêtement j'ai toujours cru que j'étais dans le rôle soit de victime, soit de sauveur !!! Et que le "bourreau" , c'était l'autre ! Surtout pas moi . Peut-être me suis je leurrée ? Et sauveur de quoi , exactement ? Et de qui ? De la victime supposée ? J'ai bien dit "supposée" , parce que je ne sais plus très bien qui est victime de qui , qui est sauveur ....et qui est bourreau ? Et au plus j'ose aborder ce sujet ouvertement avec des amis , en leur parlant de la relation homme/femme ou de la relation de couple , plus je me rends compte que chaque point de vue est défendable et qu'il n'y a pas de "juste" cause . Je me demande d'ailleurs si nous ne sommes pas tous à un moment donné de notre histoire soit victime , puis bourreau, puis sauveur .
Mais alors ? On s'y prend mal... chacun dans son camp , chacun avec son point de vue ? En tous cas, en ce qui me concerne, je pense que je m'y prenais mal jusqu'ici. Du moins si mon objectif est l'harmonie relationnelle . Ce n'est pas en me positionnant contre l'autre que j'allais obtenir le résultat que je souhaitais . En fait, je ne ne faisais que changer de rôle ....devenir le fort pour prendre le pouvoir ....et ainsi le fort devenait le faible .....et ensuite , vous avez le sauveur qui apparaît pour mettre de l'ordre dans tout cela . Pour défendre une cause qu'il croit juste , ou défendre le faible contre le plus fort . Mais rien ne changeait concrètement dans la durée , juste un changement de rôle pour rejouer la même pièce de théâtre . Et au final, nous n'arrêtons pas de nous battre ou de nous sécuriser contre un éventuel envahisseur, qui s'appelle toujours "l'autre" ( celui qui ne pense pas comme nous )
Vous me suivez toujours dans mes divagations ? Je vous trouve bien courageux de lire jusqu'ici.
Mon avis est que l'histoire de l'humanité c' est peu cela . Un théâtre où se joue continuellement la même pièce dramatique . Toujours une histoire de " bouge toi de là que je m'y mette" et " fais bien attention , parce que je suis plus fort que toi ".
Mon théâtre intérieur serait-il à cette image ? Je m'en vais y réfléchir !
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18:38 Publié dans thérapie-journal | Lien permanent | Commentaires (2)