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02/03/2011

lutter

"La vie , c'est l'ensemble des forces qui luttent contre le désespoir "  entendu ce matin , à la boulangerie ! 

 

Je suis restée accrochée à cette phrase , prononcée par un très vieux Monsieur qui achetait quelques douceurs chez le boulanger .   C'était un monsieur d'un autre temps , il me semblait venir d'une époque révolue . Il avait très envie de parler avec la boulangère et prenait tout son temps .

Il a attribué cette phrase à François Mauriac . Il a vu que j'ai été interpellée par cette phrase et il m'a dit " je suis content si ma phrase vous a inspirée " . 

Inspirée , certainement !   Mais j'ai senti de l'inquiétude en moi .

J'ai réalisé que je me suis inquiétée en entendant ces paroles parce que je m'apprête à abandonner le "combat" .   Je n'en peux plus de lutter , à vrai dire .  Je suis fatiguée de lutter , que ce soit  contre ou pour .  Et il me semblait arriver doucement à la conclusion que la lutte était vaine .   Dans un sens , comme dans l'autre .   Que l'important c'était ACCEPTER.   Et que dès qu'il y avait lutte , il y avait "conflit" . 

Et voilà qu'une seule phrase remet tout en question .

 Mais la lutte c'est quoi ?   Je me pose la question .   On lutte pour se défendre , et on lutte pour attaquer , on lutte aussi quelque part quand on reste "tétanisé sur place".  Parce que là , ce sont les deux forces contraires qui s'annihilent , me dis je .  On lutte CONTRE le désespoir , on lutte POUR l'espoir .  Mais on lutte toujours ...et c'est cette lutte qui me fatigue autant .  J'aimerais ne plus lutter .  Est ce bien utile de lutter ? 

Lutter , il me semble que j'ai fait ça tout ma vie .  Quand on me demandait comment je voyais la vie , je répondais " comme la jungle où il faut lutter pour survivre " .   Et quand je regarde le monde , je n'arrive pas à penser à autre chose qu'à une jungle où règne clairement la loi du plus fort .  Et je ne me sens pas forte , alors j'ai dû lutter pour me défendre . 

J'aimerais pouvoir accepter tout comme ça vient .  Ne plus défendre des causes , à tort et à travers .  Prendre le monde comme il est  : avec ses défauts et ses qualités .  Ne plus être dans le jugement , du style " ça c'est bien , ça c'est pas bien " .   Je crois que ce n'est pas si arrêté que cela le monde .  Il n'y a pas d'un côté le bien et de l'autre le mal .   Il y a plutôt des forts et des faibles .   Mais pas le bien et le mal .

C'est comme ça  et puis c'est tout !   Voilà à quoi je voudrais arriver .  Accepter le monde comme il est.

 Mais alors , est ce que cela voudrait dire que je ne souhaite plus vivre  si je ne veux plus lutter ?  Je me rends compte  que je trouve que la vie , telle que je la perçois en ce moment , est très dure.

 Partout où je regarde je vois de la souffrance .  Mais est ce une raison pour ne plus vouloir vivre ?  Je ne pense pas et pourtant d'après cette phrase , cela voudrait dire que je ne veux plus lutter pour la vie.

Je  me situe du côté des faibles.   Et j'ai passé ma vie à me défendre des forts .  Mais est ce que les forts ne sont pas les plus faibles ?    Sur le plan humain ...

En tous cas ma rencontre de ce matin avec ce vieux Monsieur  n'était pas une rencontre banale. Il m'a fait sortir de mon silence pour venir "parler" un peu par ici .   J'en avais besoin .  Il me fallait exprimer et extirper ces pensées . 

Je pensais pourtant que mon blog avait existé .  

Il existe toujours .  C'est un partie de moi .   La partie désespérée , peut-être  ?  

Pathétique, dirait ma fille !  Et bien quelle dise !  Ce qui est , est .

 

 

Commentaires

oh! Bonjour Julie! bien oui sûrement que la rencontre avec ce vieux Monsieur n'était pas une rencontre banale...elle t'a ramenée ici...non pas pour lutter contre le monde extérieur mais tout simplement pour revenir faire un petit tout dans ton monde intérieur...dans celui-là tu le comprends bien ce n'est pas la lutte qui aura son dernier mot mais plutôt ce fameux lâcher-prise dont on parle tant mais aussi qu'il est difficile d'atteindre...tu vois, malgré ton absence ici, je continue à venir me promener dans les endroits que tu m'as fait découvrir...et dehors les oiseaux chantent pour m'accompagner durant cette ballade...tu les entends?
Non, le fait de voir la souffrance partout et de voir un monde devenu complétement fou n'est pas une raison pour ne plus vouloir vivre...je sais qu'en regardant en toi tu vas y trouver quelque chose de beau: oui, la beauté de ton âme...si pour le moment tu ne l'as vois pas, je peux te dire que je l'ai vue à travers les mails que j'ai reçus de toi...Courage Julie! Je t'embrasse et te souhaite une bonne journée! à+

Écrit par : Josiane | 03/03/2011

Quelle surprise ce matin en lisant " vous avez reçu un commentaire sur votre blog " ..toi, Josiane toujours là ! Merci pour ta fidélité et tes visites sympathiques . J'aime lire que dehors les oiseaux chantent , je me souviens que tu me parlais des oiseaux chez toi le matin quand tu te levais . Je les entends ici aussi , malgré que je suis en pleine ville . J'aime lire aussi que tu m'associes aux balades ! Je me disais que j'allais publier quelques photos - peut-être - si je me décide à revenir par ici .
Oui, mon intention n'est pas de lutter contre le monde extérieur ...c'est plutôt d'arriver à arrêter le bouillonnement intérieur . Le lâcher-prise comme tu dis . C'est vrai que ce n'est pas facile d'atteindre cet état . Cette lutte intérieure est encore présente . Elle est inconsciente et se traduit , hélas, par la maladie dans notre corps . Je ferais mieux de traduire cette lutte en mots écrits !
Bonne journée , chère Josiane. Je t'embrasse bien fort .

Écrit par : julie à Josiane | 03/03/2011

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