Mais pourquoi le sentiment qui prédomine chez moi c'est un sentiment d'insécurité et de méfiance ? Il a vite fait d'apparaître et ensuite pour le faire partir ...bonjour !
Hier , je devais me rendre à l'autre bout de la ville et j'ai pris le métro . A peine étions -nous relancer de la station qui suivait celle où je suis montée que la rame de métro s'est arrêtée en plein tunnel , dans le noir . Et j'ai senti l'angoisse s'emparer de moi . A la fois je sentais la peur monter et à la fois j'étais assez lucide que pour m'observer . J'ai essayé de ne pas tomber dans un cinéma intérieur de panique , que je ne connais que trop bien ! C'était peine perdue . Rien que le fait de m'imaginer que nous allions rester coincés dans ce métro , au milieu de nulle part, dans un tunnel noir sans possibilité de s'échapper j'ai senti l'angoisse monter encore d'un cran ... puis, j'ai redoublé encore la panique intérieure à l'idée que je n'avais aucun calmant sur moi pour m'apaiser au cas où . Respirons , respirons ...me disais-je . Il me semblait sentir l'angoisse de la dame assise à côté de moi aussi . Je pensais d'ailleurs que d'autres voyageurs devaient vivre intérieurement ce que je vivais . Personne ne parlait . Chacun pour soi, avec son cinéma intérieur -peut-être .
Cet arrêt au milieu de nulle part a duré quelques minutes seulement . Mais des minutes bien longues ... puis la rame de métro s'est remise à rouler tout doucement vers la station suivante . Et ainsi à une allure d'escargot , je suis arrivée à destination avec un sentiment d'insécurité en toile de fond . Et ne pas oser le dire surtout .
Oui, on est pris au piège dans le métro , en cas de problème . On est coincés comme des rats , quand on y pense bien . Mais que faut il faire ? Eviter le métro, éviter les bouchons en voiture , éviter les tunnels ,éviter les autoroutes ...mais alors on ne fait plus qu'éviter ..et encore éviter . On ne bouge plus ?
Et à force d'éviter , on ne sort plus de chez soi .....on se méfie de sa propre ombre et le champ de liberté se restreint de jour en jour .
Et ce sentiment désagréable d'insécurité m'a ensuite accompagnée toute la journée . Personne n'y a vu quelque chose et je ne me suis pas exprimée sur le sujet mais je sentais au fond de moi que je n'étais pas apaisée , que la peur prédominait dans mon esprit . Je suis restée dans cet état d'esprit , sur mon qui-vive toute la journée . Et je n'aime pas quand je rentre dans cet état parce que je réalise que j'ai difficile à m'en défaire et que cela teinte le climat de ma journée . Et je me rends compte que c'est un état intérieur que je vis souvent et je comprends mieux pourquoi mon corps s'exprime si souvent . C'est certainement quand la dose est trop pleine et que j'ai tout retenu à l'intérieur .
J'aimerais tant devenir plus zen .