Le vécu humain navigue au quotidien entre trois pôles. Quoi que nous fassions, quelle que soit la situation que nous traversions, nous avons toujours besoin de comprendre, de ressentir et d’agir. Prenons un exemple : je viens de recevoir ma facture de téléphone et son montant est particulièrement élevé. Je cherche des informations (comprendre), j’ai un nœud à l’estomac (ressentir), et je prends la décision de changer d’opérateur (agir). Bien sûr l’ordre de priorité de ces pôles peut varier : je me mets d’abord en colère, ensuite je déchire la facture, et finalement j’interroge mon opérateur pour avoir des explications. L’importance qu’ils prendront respectivement selon le contexte aussi : pour cette fois je pousse un gros soupir, je parcours rapidement le détail de la facture, et résigné je sors mon carnet de chèque.
Mais chaque fois ils réclameront chacun leur dû. Et lorsqu’il arrive que l’un ou plusieurs d’entre eux ne trouve pas satisfaction, nous voilà en souffrance. Je ne comprends rien, je me sens mal, je ne peux rien faire. C’est la base de toutes nos galères. Et quand nous n’évaluons pas la situation en conscience, il arrive que nous nous bloquions ou que nous demandions à un pôle de compenser la frustration de l’autre. Je cherche constamment à tout analyser, alors qu’en réalité je ne sais pas faire face à mes peurs. Je veux perpétuellement faire le bien autour de moi parce que je ne comprends pas ce qui est arrivé dans mon enfance. Je cultive l’harmonie pour ne pas m’avouer mon impuissance à prendre les bonnes décisions… Alors nous ajoutons de nouvelles difficultés à nos souffrances, et nous organisons les crispations de nos vies.
Peut-être aujourd’hui en sera-t-il autrement ? Cela dépend de moi !