Hier , ma cousine , professeur d'espagnol , me faisait remarquer qu'en espagnol il y avait des expressions très imagées . Par exemple , pour une personne qui ment beaucoup ils disent " qu'elle ment plus qu'elle ne parle" et pour quelqu'un de paresseux "qu'il est né fatigué ".
Je me suis reconnue ! Il me semble que je suis née fatiguée . Et je me suis souvenue d'un petit mot rédigé par ma mère " ce n'est pas le travail qui me fatigue mais c'est la fatigue qui me travaille ". J'ai trouvé ce mot après son décès , au chevet de son lit !
Je ressens exactement la même chose . C'est de famille , donc !
Une grande fatigue depuis que je me connais ! ( mais est ce que je me connais vraiment ? ) . Une cérébralité envahissante , qui ne laisse que peu de place pour le repos et le plaisir . Je crains pour ma santé, si je n'arrive pas à me "déconnecter" et que cela se termine en maladie du cerveau . Tout est ressassé et sujet à critique dans mes pensées . Tout est duel en moi . Je fais, je fais pas ? Pourquoi je fais ? Pourquoi je fais pas ? A force de tout analyser dans les détails , je suis fatiguée avant de commencer .... toute mon énergie est mise à mal à force de cogiter . Et avec ça je n'avance pas .
En fait, cela tourne en boucle dans ma tête . Un peu comme si je tournais en permanence dans un rond-point et que je ne prenais jamais une direction définie . Que je ne savais pas avec certitude où aller , que j'avançais sur le chemin au gré de mes humeurs .... C'est exactement ça . Et quand je prends une direction ...eh bien , j'hésite tout de suite en me demandant si un autre chemin n'était pas plus indiqué .
J'ai la même expérience en lisant des livres , j'en ai 20 sur ma table de nuit et n'arrive pas à en finir un . Et suis curieuse des 20 !
C'est pareil pour ce blog . Je souhaitais partager un peu de mon expérience sur les émotions ( ces fameuses émotions qui mènent notre vie , si on sait pas les gérer ) ,et voilà que mon esprit part à nouveau en vrille et que mes doigts glissent automatiquement sur les touches pour mettre en mots ( maux ? ) ce qui tourne dans la tête .
Bel exemple d'émotions pertubatrices . Oui, il y a des émotions qui nous portent et d'autres qui nous écrasent au sol ....
Avez vous remarqué que je m'observe aussi en même temps que j'écris ? Nous sommes donc déjà clairement deux en piste .....Un acteur ( celui qui écrit) et un observateur ( celui qui observe celui qui écrit ) . Et puis ....il y en a un troisième ....le critiqueur ! ( A se poser la question de savoir combien nous sommes exactement dans mon esprit ? Et qui dirige toute cette petite équipe ?
Oui, on est combien là dedans ? C'est qui qui fait tant de bruit là dedans et me distrait systématiquemnent de mon objectif ? Si je pouvais mettre la main sur ce pertubateur , juste pour savoir ce qu'il veut exactement . Oui, il doit vouloir quelque chose . Sinon, il ne se manifesterait pas de cette manière . S'il fait du bruit , c'est qu'il veut attirer l'attention . Attirer l'attention sur quoi ? Et pourquoi ?
Mais quelqu'un qui veut attirer l'attention , c'est quelqu'un qui veut qu'on le remarque . S'il veut qu'on le remarque , c'est qu'il cherche de l'affection peut-être , qu'il veut qu'on l'écoute et peut-être bien que j'essaie de parler par dessus lui .
Peut-être bien . Je vais me taire un moment et écouter ....
Peut-être qu'il va en sortir quelque chose , peut-être qu'il va oser s'exprimer ....enfin .
Je le souhaite ...
Ohé, pourriez-vous faire un peu moins de bruit dans ma tête et me laisser ECOUTER . Quelle cacophonie! Et il me semble que ce n'est pas toujours le même qui est responsable de cette cacophonie intérieure . Alors , vous êtes combien qui souhaitez vous exprimez ? Qui se tient caché , ? Et que voulez vous , s'il vous plaît ?
Sachez , chers personnages de mon esprit , que je suis fatiguée à essayer de vous satisfaire . Vous me faites trop réfléchir .
Quoique réfléchir , j'aime bien et résoudre les problèmes et vous satisfaire aussi . Mais j'aimerais que cela se passe en paix et non dans une climat de survoltage permanent ...
N'y aurait t'il pas moyen de faire les choses plus en douceur et calmement ?
C'est qui là dans ma tête qui pense qu'il y a un danger à s'arrêter ou du moins à ralentir la cadence ? C'est qui qui se sent poursuivi ?
Et poursuivi par qui et pourquoi ?
Peut-être que ce n'est juste qu'une illusion de l'esprit tout cela et qu'il me suffit d'arrêter mon diable de mental ?
Esprit quand tu nous tiens !
Julie
Commentaires
Intéressant ce billet. A suivre...
NB : Au fait, qui êtes-vous ?
Écrit par : Alain | 14/05/2009
Merci Alain , d'avoir laissé trace de votre passage ! Qui suis je ? Où vais je ? Dans quelle état j'erre ? That's the question ! Puisse ce jeu d'écriture révéler cela !
Cordialement .
Écrit par : Julie à Alain | 14/05/2009
J'en demande pas tant...
Juste un minimum : la vingtaine, la trentaine...
Est-ce important ? A mes yeux, oui. Le regard que l'on porte sur soi, diffère selon son âge et/ou son expérience (les deux étant souvent liés). Ce texte peut très bien être l'oeuvre d'une ado tourmenté (pléonasme) ou bien celle d'une femme plus mûre dont la réflexion est déjà - comment dire - plus "solide".
D'où ma curiosité...
Écrit par : Alain | 15/05/2009
Je comprends votre curiosité . Permettez moi de rester un temps dans un certain anonymat , afin de laisser le jeu de l'écriture faire son oeuvre .
Sachez toutefois que j'ai bien l'intention de me présenter quand je me sentirai prête .
Bien à vous.
Écrit par : julie à alain | 15/05/2009
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