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06/01/2010

les émotions étouffées sont coûteuses ( 2)

C'est ce qui arrive souvent dans les relations de couple insatisfaisantes : je suis de plus en plus insatisfait , mais je crois de moins en moins à la possibilité de parvenir à une solution . Alors , plutôt que de continuer à ressentir la colère qui monte en moi et qui pourrait servir à briser le cercle vicieux, je choisis de l'étouffer .  Je ne veux plus faire de scènes inutiles , je ne crois plus qu'il soit utile de soulever encore une fois le problème pour arriver toujours à la même impasse , je ne veux pas d'une violente querelle devant les enfants , je trouve moins fatigant de bouder ou de boire ...   Tous les prétextes peuvent servir et chacun comporte une part de vérité , mais le résultat final est toujours le même : je choisis de M'ETEINDRE .  C'est la troisième marche de la descente vers la perte de soi .

Et ce choix , on le paye chèrement ! Le premier et le plus grave prix à payer, c'est  une forme d'indifférence intérieure : on ne souffre plus vraiment , on ne réagit plus tellement, on est comme neutre .   Et pas seulement avec la personne face à laquelle on étouffe délibérément ses réactions, mais un peu partout .  Cette indifférence s'étend comme une tache d'huile .  En fait, on est psychologiquement ou émotionnellement  mort !  Comme un mort , on n'a plus de réaction et nos réflexes disparaissent, même ceux qui servent à la survie .  Un mort n'a pas besoin de réflexes de survie !
Bien sûr , on peut se donner l'illusion de demeurer vivant : on se passionne pour le football, on plonge à fond dans le travail, on s'absorbe dans un hobby accaparant , on investit tout dans un enfant ou un chat .  Mais du point de vue de nos besoins psychologiques les plus importants , c'est la démission , avec la nostalgie ou l'amertume qui suivent de près .
Si cette indifférence émotive apparente dure trop longtemps , on glisse vers la quatrième marche : celle où des indices secondaires accaparent notre attention .   Plusieurs maux nous guettent alors : dépression, angoisse , phobies, stress, migraines , maux de dos .   Tous ces problèmes découlent de notre capitulation ou de notre aveuglement volontaire .   Ce sont les résultats directs de nos façons de fuir, de nous engourdir , d'éviter de voir ou de savoir ce qui ne va pas .
Tout comme les émotions et les sentiments du début, ces réactions sont les indices que nous fournit notre organisme pour attirer notre attention sur des manques importants par rapport à nos besoins principaux .  Mais cette fois , les indices sont beaucoup plus difficiles à décoder .  Premièrement , parce qu'ils sont très indirects : les réactions saines ( sentiments et émotions) se sont transformées en problèmes ( symptômes) qui aggravent encore la situation .   Deuxièmement , parce que ces indices eux-mêmes constituent des problèmes qui exigent des solutions supplémentaires .  En accaparant notre attention , ces problèmes la détournent du manque de satisfaction qui persiste et nous empêchent d'y remédier .  Il devient donc difficile de s'attaquer à la cause réelle de nos maux , car elle est cachée derrière un mal secondaire qui prend de plus en plus de place.
extrait du livre " l'enfer de la fuite" Jean Garneau et Michelle Larivey ( un outil pour reprendre sa vie en mains )