Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

18/06/2009

vivre ses émotions

Quelle journée , cette journée d'hier !

Cela a commencé  avant-hier soir .  En allant me coucher , j'ai réalisé que j'étais très énervée et que je "bouillonnais "

Tiens, tiens .  Quoi encore ?

Dans ma tête , tout était OK me semblait t'il .    Mon corps pourtant ne me confirmait pas du tout ce message d'OK.

Qui croire ?   Ma tête qui dit que tout est ok ?  ( vous savez ce mental qui sait toujours tout mieux )     Mon corps qui m'envoie un message contraire ?

Moi, c'est mon corps que j'ai décidé de croire .  .
 Le corps,  " Il ne ment jamais" comme dirait Alice Miller .

Je m'égare à nouveau .


Comme il était tard,  que j'avais prévu de me lever tôt .... j'ai fait l'impasse sur un "dialogue"  avec mon corps pour lui demander ce qui n'allait pas .

Et bien , je peux vous dire que le lendemain matin, c'était pire . 

Je me suis retrouvée nez à nez  ...avec un tsunami émotionnel .  D'une telle ampleur... je n'avais encore jamais expérimenté !.

J'ai ressenti une colère d'un genre que je ne me connaissais pas .  J'avais des envies destructrices , des envies de passage à l'acte

Je prône la paix et l'harmonie .  J'en rêve du moins .  Et voilà que je me découvre ,au fur et à mesure de mon travail sur moi,  une violence intérieure d'une rare intensité .

J'en voulais à ma mère , j'étais fixée sur elle et toutes mes rancoeurs semblaient s'être rassemblées...  pour passer à l'attaque .   Détruire l'ennemi , lui faire mal . L' empêcher  de nuire à jamais .    C'est curieux quand je dis détruire, je me rends compte que je ne voulais pas " tuer" , mais bien faire très mal , donner une bonne leçon qui fasse  réfléchir plutôt .

Un espèce de coup d'état ...  Faire tomber le dictateur et l'enfermer pour qu'il ne nuise plus jamais ....et qu'il PAIE pour ces erreurs .    Pas le tuer , ça c'est trop facile .   Faut qu'il paie pour ces erreurs .

Voilà, j'allais rendre le mal par le mal .    Oeil pour oeil, dent pour dent !

Oui, c'est vraiment ça , j'ai eu le sentiment d'un soulèvement incontrolable .  Un esprit de vengeance , voilà ce que j'étais devenue .     J'avais l'envie de tout casser , j'avais envie d'avoir ma mère devant moi pour "taper dessus" ( oui, oui, ..je sais je devrais avoir honte de dire cela -  ça c'est encore un truc à ma mère , tiens  ) et il m'est venu à l'esprit que cela me ferait un plaisir fou de pouvoir casser toute la baraque , jusqu'à la dernière assiette .  Tout démolir .

Mettre tout à plat .

Je m'imaginais  le faire  et cela me frustrait terriblement de n'avoir rien à "casser" .

Comment on fait dans ces cas là ?

 Quand on n'arrive pas à évacuer le trop-plein émotionnel , parce quand même  je vis en société et  il faut rester "politiquement" correcte . (  J'suis sûre qu'on m'amène à l'asile , vite fait , si je me lâche) .

Ben, on écrit, je pense  ...et hier tôt  , j'ai écrit , dans une confusion totale .  Puis dans ma voiture, je me mettais à hurler dès qu'un automobiliste contrevenait au règlement de "bonne conduite" .

Et bouquet final : je me rends au cimetière en fin d'après-midi , parce que j'avais décidé de déterrer une haie de cyprès que j'avais planté devant la tombe de ...ma mère   ( tiens, comme par hasard )
( j'allais pouvoir utiliser l'énergie de la colère , intelligemment , ...que je pensais ) .  Et là, les jardiniers du cimetière se sont précipités ... pour m'aider .   " C'est à nous de faire ça , me dit un des  trois qui me paraissait être le chef .   L'un avec une brouette , ( un espèce de con qui ne savait même pas pousser la brouette -   calme, calme Julie) , l'autre qui donnait des ordres à "l'un" .   Et le chef assis sur une dalle mortuaire , à une vingtaine  de mètres ...regardant .  ( il en faut toujours un pour "regarder" ) .  Il attendait je ne sais quoi .   ( après j'ai su il attendait 16H30 pour rentrer chez lui , boire sa 36e bière  )


Je me suis  mise à balayer , aller chercher de l'eau dans des cruches pour arroser les 8 petits buis que j'avais acheté  en remplacement des cyprès , aller deux fois vers ma voiture   ( c'était à 250 mètres ) pour prendre terreau, lavande que je voulais planter aussi .   Bref, je me tenais en activité ....parce que j'étais venu pour ça  quand même !   Et ces Messieurs ont déblayé les cyprès , sont repartis avec la brouette, sans avoir oublié de me raconter que le chef était un alcoolique de première , qu'il buvait 35 bières par jour au travail .  Dès que le préposé à la brouette s'éloignait , il me disait que c'était un fainéant , un jeune de "maintenant" a t'il dit ...( c'est vrai qu'il était "con" - j'ai pensé que c'était peut-être pour cela qu'ils faisaient ce travail , lui compris   , j'sais je ne suis pas gentille - c'est comme ça  ) ...et il me racontait que c'était pas triste ce qu'il voyait dans un cimetière .  Il parlait tout seul de l'hypocrisie de certaines familles qui suivaient les convois mortuaires, il parlait de bagarres entre héritiers qui commençaient déjà au cimetière , il me disait que les gens les prenaient pour des bourreaux parce qu'ils travaillaient dans un cimetière .  Qu'il n'y avait que le fric ! que c'était écoeurant !    J'ai eu droit à toutes ses complaintes ....

J'étais venue pour me calmer un peu et voilà que mon environnement m'agaçait encore un peu plus .... mais que faire ?   Ils sont chez eux !

Et voilà , 16 h 10 sur la montre du préposé à la brouette .    Le signal ! .... ces Messieurs se précipitent - laissent quasi tout en plan .  Vite , vite , la brouette , la pelle  ...  Je les remercie et reste encore un moment près de la tombe de ma mère .  Pour nettoyer .

Et quand je pars , je passe devant le bâtiment où ils se changent ...    Le "chef" était déjà changé lui, clefs en main pour partir .    Et de loin, d'un regard désapprobateur , il me  dit " dites vous pourriez donner quelque chose à ces hommes qui ont fait VOTRE travail "
Oh là , mon sang n'a fait qu'un tour .  J'ai cru que j'allais éclater .  D'un côté , je me suis sentie gênée comme si on me rappelait à l'ordre .  Et de l'autre , j'étais fâchée, je bouillonnais .    MON  travail , oui ....mais j'étais venue pour qu'on me laisse tranquille , je pensais  , j'ai rien demandé  - il m'a fallu subir ces deux "cons" ..deux , qu'est ce que je dis ....trois . 

.
Cela m'a coûté 50 euros  .  C'est le tarif , m'ont ils dit quand j'ai tendu le billet de 50 euros .   Et que je m'en sortais à bon compte encore !
Des employés communaux maffieux  , voilà sur qui j'étais tombée .   Et je pleurais en sortant du cimetière , ( vous me direz c'est souvent dans ces endroits ) , pas du tout pour ma mère mais choquée par ce que je  venais de vivre . 


J'étais écoeurée ...  Je me sentais dans un monde hostile , intéressé , sans valeurs !

Décidément, ma mère me poursuit ....là où elle est , je rencontre des difficultés .  Toujours et toujours !

Oui, je me suis sentie abusée - vraiment abusée .

J'espère que cette leçon va me servir !

Qu'est ce que j'ai à comprendre de ça , qu'est ce que je dois changer dans mon comportement ? dans mes pensées ?

Commentaires

Ce genre de violence ressentie et exprimée est généralement une étape dans le processus d'assainissement de la sensibilité...
J'oserais presque dire que c'est plutôt bon signe...
Qu'est-ce qu'on en fait ?
On la laisse sortir... Sur le papier... En tapant dans des coussins... En bêchant trois fois son jardin...
Et ensuite ?
Ensuite... Ce sera plus délicat... Car derrière la violence il y a la souffrance intérieure...
Voilà pourquoi cela se termine parfois dans les larmes et les sanglots... Salvateurs ? À chacun de le dire...

Quant au cimetière...
Dommage d'avoir été complice de leur arnaque en leur refilant 50 €...

Tiens au fait, quand suis-je allé sur la tombe de ma mère pour la dernière fois ?
Ah ben oui : le jour de son enterrement ! Jamais depuis...

Écrit par : alainx | 18/06/2009

@Alainx , pour le cimetière - c'est vrai , j'ai été complice et je regrette de ne pas avoir eu la réaction juste . C'est une leçon pour moi .
Merci pour les conseils quant à l'évacuation corporelle de cette énergie de colère . J'ai pédalé 10 Km et me suis déplacée à pied toute la journée .. Ce soir , tout est rentré dans l'ordre .

Écrit par : julie à alainx | 18/06/2009

ben oui! pourquoi est-ce parfois si difficile de dire NON!
Après tout tu voulais te débrouiller toute seule!
Après tout tu n'avais rien demandé!
Si c'avait été de l'ordre de 10 euros...mais 50!!!
Quand à se défouler pour sortir toute la colère...oui ...bein sûr!
Et puis pleurer...et puis DORMIR
Car tout ça c'est fatigant!!!
Bonne soirée à toi Julie...

Écrit par : Coumarine | 18/06/2009

Merci , Coumarine, pour votre visite . Vos mots m'ont fait du bien . En effet, je suis fatiguée . Oui, 50!!! c'est de l'arnaque et cela me poursuit encore . J'imagine des personnes âgées qui viennent dans ce lieu, une petite plante sous le bras ..... . C'est une honte !

Écrit par : julie à coumarine | 19/06/2009

---
C'est pas compliqué : tu retournes voir le chef de mes 2... tu lui pètes un coup de boule, un coup de pelle sur le genoux, et un coup derrière la tronche, tu le savates quand il est par-terre, tu lui roules sur son gros bide de buveur de bière avec la brouette (que t'as remplie avant)...

Tu verras comme ça défoule de fritter les gros cons !!!

Donne-moi l'adresse, je vais y aller... je prendrai des fotos que tu mettras sur le blog : "le chef : avant ... après".

Il faut savoir s'imposer... tu es mille fois plus intelligente que ces beaufs qui ont un pois chiche dans le crâne... et laisse la mouche se changer en lionne parfois...

Moi aussi, je fais du développement personnel, mais dans un autre style... ;-)
---

Écrit par : Chriz | 19/06/2009

@Chriz : merci , ça m'a fait du bien de lire ce que tu écris ! Et tu m'as fait rire aussi . Ton commentaire , disons terre à terre, m'a donné de la force , sache ça et je t'en suis reconnaissante .
J'aime ta manière de faire du "développement personnel " dans ce genre de situation et, aussi bizarre que cela puisse paraître, je me suis sentie protégée , et soutenue , figure toi . C'est con, hein ..parce que ce n'est que virtuel . Mais c'est ce que j'ai ressenti alors je le dis .
Au moins les choses sont claires avec ta méthode !
Ceci dit, je n'en suis pas restée là . Ce matin , je suis allée à la mairie pour raconter ce qui s'était passé au cimetière . La dame de la mairie était plus outrée et choquée que moi . J'écris un courrier pour lundi . Ca , c'est ma manière de remettre les choses à leur juste place , parce que je n'ai pas ta force physique tu comprends ( sourire ) .
Merci encore pour ton soutien moral .

Écrit par : julie à chriz | 19/06/2009

---
Terre à terre, dans un cimetière, c de circonstance !

Je donne toujours priorité à la diplomatie et au dialogue avant de bouger... au moins pendant 10 secondes, et on peut en dire des choses en 10 secondes... par exemple, on peut compter jusqu'à 10.

Je déconne.

Mais je sais aussi faire les courriers : le traitement de texte et les tabulations n'ont plus de secret pour moi.
Bon, je m'envole, y'a des vitres qui m'attendent...
b zzzzzzz.......
---

Écrit par : Chriz | 19/06/2009

« ben oui! pourquoi est-ce parfois si difficile de dire NON!" (Coumarine)

Il est également parfois très difficile de OUI (même si l’on dit OUI)


Ce que je retiens de ta pénible journée Julie, c’est ton ressenti. Mais qu’est-ce que le ressenti, sinon l’effet de notre interprétation de nous-mêmes et des faits qui jalonnent nos heures ?

D’un autre point de vue, si je me base uniquement sur les faits que tu relates, je pense que ta journée n’a rien eu de pénible.
Tu t’es levée en très très bonne santé à priori (car pour vivre l’envie de tout casser, sentir que l’on a en soi cette énergie intense qui peut être autant destructrice que constructive, il est évident que, physiquement, on va relativement bien).
Ensuite tu as été au cimetière sans risquer une seule fois ta vie (aucun « contrevenant » n’a volontairement décidé que tu vivrais ton dernier jour) (ta voiture n’a pas servi de cible).
Puis, arrivé au cimetière, là où toi seule avais décidé de te rendre, absolument rien ne t’as empêché d’accéder à la tombe de ta mère (pas de bombe terroriste au nom de la liberté des morts à ne rester qu’entre eux) (pas de grève du personnel entraînant la fermeture provisoire du cimetière) (pas de vandalisme sur la tombe de ta mère et celles annexes, entrainant l’établissement d’un périmètre de sécurité par la police) (pas d’appel de dernière minute pour t’annoncer je ne sais quelle nouvelle. Ex : ta maison en feu, le décès d’un proche, ton compte bancaire fermé, le gros lot à l’euro-million, etc, t’incitant alors à rebrousser chemin).
De même, tu avais décidé que serait déterrée la haie de cyprès que tu avais planté et lorsque tu as quitté le cimetière, ma foi c’était fait (je reviendrais sur le « comment »).
Toujours dans les faits, tu as été en présence de trois personnes totalement inconnues et rien ne t’ai arrivé physiquement (j’insiste sur le « physique », car on a beau dire tout ce que l’on veut, le corps est le socle, la base, LA condition de notre existence. S’il n’y a plus de corps, fini les émotions, la volonté, le désir, l’envie, la joie et la peine, ainsi que toutes les haies de cyprès à déterrer dans ce monde).
Aussi, de mon petit point de vue, là-bas de l’autre côté du web, ta journée a été parfaitement « normale », voire positive.
Au petit matin tu étais vivante et le soir venu, tu l’étais encore (perso, je préfère nettement te savoir en vie plutôt que le contraire). D’ailleurs, n’est-ce pas cela que la Vie réclame, ne sommes-nous pas prêts à tout endurer si nécessaire pour atteindre cet unique but? Car il est manifeste que tout ce que nous faisons (ou pensons) se fait dans l’unique but de nous donner les moyens de vivre et non de mourir.

Je crois que nous confondons régulièrement dans l’interprétation de ce que nous vivons nos buts, et les moyens qui sont déployés pour les atteindre (ces moyens pouvant être déployés par nous ou par d’autres).
C’est l’histoire du Fond et de la Forme.
Lorsque nous sommes content, heureux, joyeux, triste, déprimé ou en colère, c’est souvent à cause de la forme des évènements (qui est, ou n’est pas, en adéquation avec l’idée que nous en avons).

Si quelqu’un est attiré par toi au point de t’aborder (ce qui sera le fond) et te dis « je t’aime » ou « tu me plais » ou « accepterais-tu de boire un verre avec moi », comment vas-tu recevoir son attirance (son comportement et ses mots n’étant rien d’autre qu’un moyen de t’aborder, la forme) ?
Et bien selon les valeurs qui seront les tiennes, tu vivras cette approche plus ou moins bien (mais, encore une fois, d’où viennent tes valeurs ? Sont-elles toi, véritablement toi, ou essentiellement « l’expression » de valeurs d’autrui à travers toi ?).
Pourtant, si on ne s’attardait que sur le fond lorsqu’un individu nous aborde, on ne pourrait qu’apprécier qu’il nous signale son attirance envers nous, non ? N’est-ce pas là l’unique sens de nos codes de conduite ?
Se comporter de telle manière afin de pouvoir éloigner de soi, voire d’éradiquer, tout danger susceptible de provenir d’autrui ?
Et le danger suprême, n’est-ce pas la possibilité de subir de sa part une violence physique (au point, peut-être, d’y laisser la vie ?).
Aussi, en partant du principe que la majorité des gens est un minimum équilibré, il me semble que quelqu’un qui serait attiré par nous pourrait avoir toutes les intentions du monde à notre égard, exceptée celle de nous nuire, non ?

Cependant, c’est rarement ce genre de raisonnement que nous faisons dans ce genre de situation (et dans bien d’autres). Ce que nous mettons en avant dans notre esprit pour juger du comportement d’autrui (ou du nôtre), c’est la forme donnée aux élans (ou leurs ou aux nôtres). Même si le fond nous satisfait, qu’il est présent, là et bien là, nous focalisons tellement sur la forme employée que nous parvenons à occulter complètement ce « fond » dans notre réflexion. Du coup, nous agissons le plus souvent en fonction de la forme et non plus du fond, c’est alors la porte grande ouverte à des contradictions internes.

Tu as rêvé de ta mère et c’était désagréable (c’est le fond).
Mais tu te veux être une petite fille modèle dans le regard des autres (dans le mien, celui de tes proches, etc.) et dans le tien (je caricature évidemment, je grossis le trait, mais je crois que je ne fais que çà, le grossir…).
Depuis toujours tu as bien compris (comme moi et la majorité d’entre nous) qu’il était « immorale » d’en vouloir à ses parents (mais pourquoi « immorale » envers eux et pas envers les autres ?) et, du coup, tu ne peux t’autoriser à juger ta mère (c’est un sacrilège, ce serait comme juger Dieu). Le faire amènerait peut-être la foudre de nos regards sur toi. Tu serais rejeté en conséquence, voire banni de la communauté humaine (espèce de petite fille indigne, incapable d’être reconnaissante à celle qui t’a donné la vie et tant aimé!)(ah, ce mot « aimer »)(mais au fait, t’a-t-elle seulement consulté à ce sujet, et bien d’autres ?)(pour qui décidons-nous de faire un enfant, pour satisfaire le souhait de qui, le désir de qui ?) (égoïsme, j’ai parlé d’égoïsme ?).
Néanmoins (et tel que tu le fais dans tes lignes), tu décides de passer outre notre regard sur ton animosité envers ta mère (quoi que…), décides d’aller outre ta propre désapprobation à le faire (hé, c’est quand même ta mère, ce n’est pas n’importe qui, elle n’a rien de commun avec ta meilleure amie ou ta sœur qui sont mères également (ou toi), et même si elle t’a mal aimé, tu lui dois un minimum de respect, ne serait-ce que pour rester digne dans ton propre regard !).
Bref, de fil en aiguille et de valeur en valeur pour juger de l’attitude à adopter (la juger ou non, puis comment le faire) (le « moyen » donc), le sentiment désagréable originel (celui de la sortie du rêve)(le fond), n’est plus du tout la cause de ce qui se passe en toi, de ce que tu ressens par la suite. Tout ce qui s’ensuit dans ton cœur, désagréable ou non, est provoqué par ta réflexion (plus ou moins consciente). C’est elle qui t’amène à faire des choix comportementaux et des choix de raisonnement afin de « soigner », « de pallier », «d’atténuer », voire de « guérir » ton animosité.

Cependant, s’il n’y a pas d’adéquation entre les moyens que nous nous donnons (toutes ces valeurs qui nous inclinent à aller vers tel ou tel raisonnement, ou vers tel ou tel acte), s’il n’y a pas d’adéquation entre ce que nous nous autorisons à faire ou pas (remettre parfois en cause nos principes, nos valeurs, cesser d’agir là où on agissait habituellement), et ces sentiments que nous ne voulons plus en nous, la paix intérieure ne peut qu’être très difficile à atteindre.
Je précise que « la paix intérieure » à laquelle je fais allusion n’a strictement rien à voir avec la béatitude. Elle n’est qu’une espèce de sérénité qui permet de se vivre « calmement » face à ce qui nous agréable et désagréable (elle n’empêche pas du tout les sentiments désagréables).

Enfin, concernant les trois lascars du cimetière, c’est également la forme qui t’a amené à l’écœurement. Encore une fois, dans le fond, ils ont fait que ce que tu voulais qui soit fait (déterrée la haie de cyprès que tu avais planté) et çà a été fait (but originel atteint, satisfait). Mais la forme ne t’a pas convenu. Tu aurais très bien pu repartir satisfaite dans ton cœur (une bonne chose de faite) (mission accomplie) (objectif atteint) en restant uniquement focalisé sur le résultat. Mais en t’attardant sur la forme des évènements (les propos des trois gars, leur personnalité, les 50 euros, l’injustice de leur procédé, ton acceptation à subir tout cela dans les faits), tu es repartie avec un tout autre sentiment, oubliant totalement pourquoi tu étais venus au cimetière et ton unique souhait d’alors (être « avec » ta mère et que la haie de cyprès sois déterrée).

Je présente les choses ainsi non pour te dire que tu as bien fait ou mal fait (ce n’est pas du tout mon propos), mais simplement pour souligner (peut-être crument) que dans toute situation il y a toujours un fond (ce qui nous mène ou mène les autres) et des forme (ce qui se fait, se dit ou se pense en conséquence). S’attarder sur la forme (nos émotions ou les émotions des autres) est pour moi une évidence. Cependant je crois qu’il ne faut jamais perdre de vue (là haut, dans nos neurones) le fond, et qu’avant de juger la forme (et donc de ressentir et d’entretenir le sentiment conséquent), se demander si le jeu en vaut la chandelle (ces trois gus, méritent-ils de rester graver dans ta mémoire ?)

Julie, je constate que je me suis longuement attardé sur tes mots et j’en suis confus. Aussi, j’espère que tu ne vivras pas mes réflexions comme une intrusion de ma part dans ton espace personnel, comme un jugement sur toi ou ta vie. Je ne suis pas toi, ne le serai jamais, et je ne me donne aucunement le droit de dire à quiconque ce qu’il doit faire ou non, ce qu’il doit penser ou pas, et moins encore ce qu’il doit (ou devrait) ressentir (çà, c’est une des valeurs que je me suis construite). Mon seul souhait (qui est en grande partie la raison d’être de mon blog), c’est d’offrir d’autres pistes d’approches et d’interprétations quant à ce que nous vivons (avec nous-mêmes ou en socialement). Néanmoins je ne me leurre pas sur moi-même (j’essaye), j’ai bien conscience que ma vue des choses n’est qu’un angle d’approche et un seul, que ma réflexion n’est pas et ne sera jamais la « vérité » et, comme pour toi, qu’il ne tient qu’à moi de d’essayer d’adopter d’autres points de vue (dans la réflexion ou dans les actes) lorsque je m’aperçois que les miens ne me permettent plus (ou pas) de me vivre agréablement.


A bientôt

Écrit par : hicham | 20/06/2009

Oui, Hicham , je comprends bien . Mais encore faut il avoir atteint un certain niveau dans la gestion des émotions pour arriver à prendre cette hauteur de vue . En fait, c'est arriver à sortir du triangle bourreau, victime, sauveur et résoudre ainsi nos transferts relationnels .
C'est adopter un nouveau paradigme . Je sens un processus d'émergence dans ce sens
C'est pas encore gagné en ce qui me concerne. Je ne désespère pas d'y arriver .
En tous cas merci pour le fruit de tes réflexions à ce sujet et sache que je n'ai à aucun moment vécu tes réflexions comme une intrusion dans mon espace personnel . Au contraire, je l'ai vécu comme un enrichissement . Comme j'ai également reçu les autres commentaires sur ce billet et je me disais que j'avais beaucoup de chance avec vos interventions à tous les quatre . Chacun à votre manière vous avez ajouté de la lumière dans mon coeur . Merci !

Écrit par : julie à hicham | 20/06/2009

Les commentaires sont fermés.